Edmond Rostand

Une famille prospère de la bourgeoisie marseillaise

La famille Rostand occupe une place privilégiée dans la cité phocéenne au XIXe siècle. Le jeune Edmond est le fils d’Eugène Rostand, un homme accompli, à la fois avocat, financier, homme de lettres et économiste français, et d’Angèle Gayet, la fille d’un riche industriel. Son grand-père, Alexis-Joseph Rostand, a été un homme politique local de premier plan, Président du Conseil général des Bouches-du-Rhône, Président de la Chambre de commerce et d’industrie Marseille-Provence et maire de Marseille.

De fait, Edmond Rostand profite d’une jeunesse heureuse et peut suivre un enseignement de grande qualité au lycée Thiers, l’un des établissements les plus prestigieux de Marseille. Les hommes de lettres ne manquent pas dans sa famille, et le jeune Edmond ne fait que s’inscrire dans l’héritage familial en accumulant les prix et les récompenses.

Du droit à la littérature, un chemin tout tracé

Comme beaucoup de jeunes hommes de son milieu, Edmond Rostand commence par suivre des études sérieuses et respectables, destinées à lui assurer une carrière stable. Après son baccalauréat obtenu brillamment au lycée Thiers, il quitte Marseille pour Paris où il s’inscrit en faculté de droit. Mais, plus attiré par les salons littéraires que par les amphithéâtres, il fréquente assidûment les cercles d’écrivains et de poètes.

Déjà passionné par la poésie depuis l’adolescence, il publie à vingt ans Les Musardises et obtient pour son premier recueil des critiques encourageantes. Cette reconnaissance le conforte dans l’idée que sa véritable vocation se trouve dans les lettres et non dans les prétoires. Peu à peu, il délaisse la perspective d’une carrière juridique pour se consacrer pleinement à l’écriture, fréquentant les grandes figures de la scène artistique parisienne et affinant son style. Sa plume, vive et lyrique, trouve bientôt son expression la plus éclatante dans le théâtre, où il s’impose comme un dramaturge à part entière, grâce à son sens de la langue, de la bravoure et de l’émotion.

Un  triomphe littéraire : Cyrano de Bergerac

Jouée pour la première fois en 1897 à Paris, Cyrano de Bergerac propulse Edmond Rostand au sommet de la gloire. Cette pièce en vers, pleine d’esprit, d’émotion et de panache, raconte l’histoire d’un brillant et infortuné poète-soldat, dont le nez proéminent ne doit pas faire oublier son courage, son sens de l’honneur et sa sensibilité face aux injustices. Traduit dans le monde entier, ce drame héroïco-romantique est devenu un classique universel, célébrant l’amour, la liberté et la beauté des mots avec une intensité inégalée.

L’héritage d’Edmond Rostand à Marseille

Marseille rend hommage à l’auteur en donnant son nom à la rue qui l’a vu naître. En vous rendant au 14, rue Edmond Rostand, dans le 6e arrondissement, vous pourrez découvrir une plaque accolée sur sa maison natale.

Si le dramaturge est mort à Paris en 1918, il repose pour l’éternité à Marseille à l’ombre des pins et au chant des cigales. Vous pouvez vous recueillir devant sa sépulture en vous rendant au cimetière Saint-Pierre : le caveau familial a fait l’objet d’une restauration complète en 2017 et a retrouvé toute sa superbe.

Un collège et un lycée marseillais portent aujourd’hui le nom d’Edmond Rostand, et les élèves qui y étudient sont sensibilisés à ce grand auteur qui est né dans la ville où ils grandissent.

Vous pouvez retrouver ses œuvres dans les librairies de Marseille, pour une lecture de ses pièces ou de ses essais les pieds dans l’eau dans les Calanques, sur les plages du Prado, sur les remparts du Fort Saint-Jean, dans l’enceinte du Mucem ou à la terrasse d’un café sur une place ombragée du Panier !